A l'image de ses deux dernières sorties en Norvège en 2014 et 2015, l'édition 2016 de Hell n'aura pas vraiment permis à Jérôme Grosset-Janin de récolter les fruits de sa pointe de vitesse ...
Auteur d'une performance titanesque en Belgique le mois dernier, jamais Jérôme Grosset-Janin, pas plus que le reste de ses adversaires, n'aura été en mesure de concurrencer celui qui s'érige progressivement comme le mastodonte de la série Euro RX, à savoir, Kevin Hansen.
Ainsi, et contrairement à une étape Belge de Mettet où le haut-savoyard évoluait un cran au dessus du reste du plateau au cours de qualifications où il n'aura jamais été inquiété, la donne s'est avérée différente sur le tracé de Hell.
Bien que performant, Jérôme a passé son week-end à flirter avec le Top 3 sans pouvoir réellement s'y installer pour de bon. Surtout, le pilote Poujoulat était conscient de l'ampleur de la tâche qui l'attendait en vue de la deuxième journée de compétition après la démonstration opérée par Kevin Hansen le samedi.
"On a analysé les paramètres que nous devons améliorer pour aller chercher Kevin, et effectivement, il nous reste pas mal de boulot. Il y a des choses positives, d'autres qui le sont moins. Il faut qu'on essaye de tout mettre bout à bout. Le plus important, c'est d'avoir retrouvé de bonnes sensations sur les départs, ce qui n'est pas plus mal dans une telle discipline. Le second point, c'est que je parviens à être régulier. Pour le reste, je ne sais pas si cela vient de la voiture ou bien du pilote, mais il est clair qu'il va falloir aller chercher une vitesse de pointe plus efficiente analysait Jérôme au soir de la première journée de compétition.
Quatrième du classement intermédiaire avant le coup d'envoi de la manche 4, son 10ème temps récolté en Q4 permettait néanmoins à l'efficace champion d'Europe TouringCar sortant, Fredrik Salsten, de faire reculer Jérôme d'une bonne position.
En quelques instants, Jérôme passait d'une éventuelle qualification pour la première ligne de sa demi-finale à une deuxième qui, elle, se révélait beaucoup moins avantageuse. Tout sauf un problème pour un champion de France conscient de ses forces, et surtout prudent quant à la suite du meeting.
"Nous n'en sommes qu'au tout début du championnat, donc je me refuse à tout risquer pour aller glaner quelques positions supplémentaires. Ce n'est pas le moment de faire n'importe quoi. On va surtout tenter de maximiser notre niveau du moment pour aller chercher le plus de points possible tout en nous gardant bien de faire des erreurs qui pourraient nous coûter cher lorsque nous ferons les comptes en fin de saison affirmait Jérôme durant le week-end.
Et tandis que Peter Hedstrom se chargeait de chiper la deuxième place de la première demi-finale au tricolore, Jérôme ne se démontera pas au départ de l'ultime Top 6 en s'engouffrant directement dans le sillage de Kevin Hansen. Sauf que sur une piste arrosée quelques minutes auparavant, le pilote Albatec Racing ne pouvait pas grand-chose pour contenir Hansen, pas plus que pour contrôler le retour d'un Tamas Pal Kiss d'une redoutable efficacité.
Parti à la faute une première fois dans la partie basse du circuit, Jérôme semblait néanmoins bien parti pour obtenir un résultat conforme à ses attentes avec un Top 3 qui paraissait lui tendre les bras. Malheureusement pour Jérôme, un bris de moteur venait stopper net ses espoirs de rester au contact du vainqueur du jour, Kevin Hansen.
"Après la première journée de compétition, j'ai senti qu'il fallait que je redouble d'efforts pour tenter de comprendre avec mon ingénieur ce que je me devais d'améliorer en vue d'obtenir une bien meilleure vitesse de pointe pour la suite du meeting. Cela a porté ses fruits, et de mon côté, je me sens de plus en plus confiant quant à ma capacité à m'arracher de la grille avec efficacité (...) assurait un Jérôme Grosset-Janin forcément déçu à l'idée de perdre de gros points face à son adversaire direct pour le titre.
Néanmoins, en parvenant à passer sous la barre des 39 secondes au tour en manche 3 avec un efficace 38.790, Jérôme sera parvenu à abaisser de 4 dixièmes l'addition laissée par Hansen le samedi sur un tour lancé.
Autant dire que le haut-savoyard méritait assurément mieux qu'un abandon dans le dernier tour de la finale, et ce, alors même qu'il occupait la troisième place à ce moment de la course.
"En début de course, j'ai commis une erreur en sortant trop large. La piste venait d'être arrosée, et en séchant, la portion en terre est devenue aussi glissante que du verglas. Malgré-tout, je suis parvenu à conserver la troisième place, et j'avais clairement la sensation que le podium était à notre portée. Et puis, j'ai commencé à sentir une vibration, et dans le dernier tour, je n'ai pas eu d'autres choix que celui de couper mon effort poursuivait le vice-champion d'Europe sortant qui, bien que désormais relégué à la deuxième place du classement général, à 12 longueurs du leader Kevin Hansen, a bien l'intention de prendre sa revanche en Suède, au début du mois de juillet, pour la troisième confrontation de la saison.
"Nous avons travaillé dur tout au long du week-end pour tenter de trouver une pointe de vitesse plus effective, et je sens désormais que nous sommes proches du haut de la hiérarchie. Autant dire que je suis plus que confiant en vue de la prochaine manche de la saison conclut Jérôme, qui se devra de cravacher sur un tracé d'Holjes que Kevin Hansen connait comme sa poche, tandis qu'il s'agira d'une totale découverte pour son homologue tricolore.
Soit un test grandeur nature pour Jérôme, qui devra s'attacher à contrer un pilote suédois qui a déjà eu l'occasion d'effectuer une grosse séance de tests sur ce même tracé au lendemain de la manche portugaise de Montalegre en avril dernier.