C'est parti pour Julien Fébreau! Après sa victoire à Pont-de-Ruan dans les rangs du SuperCar et avant de s'envoler vers la manche du World RX du GP3R, le journaliste s'alignera ce week-end sur le front du championnat de France de Drift à Essay. S'il ne s'agit pas d'une première pour ce dernier, Julien a bien voulu se prêter au jeu des questions/réponses avec les organisateurs.
Comment a commencé votre histoire avec le Drift ?
Julien : "Jusqu'il y a quelques temps, j'avais vaguement entendu parler du Drift. Je connaissais de nom, que le sport venait du Japon et j'avais eu l'occasion d'en voir quelques fois à la télévision et dans des films. C'est par l'intermédiaire d'Adrien Paviot de l'agence Com'On Racing, partenaire du Championnat de France de Drift 2013, une connaissance commune avec Jérome Vassia que j'ai entamé mon histoire avec le Drift. Dès mes premiers échanges avec Jérome, impossible de ne pas s'entendre. C'est alors qu'il m'a fait la proposition de venir m'essayer aux joies du Drift lors du Round 1 à Lédenon en 2013."
Quelles ont été vos premières impressions à Lédenon ?
Julien : "Ce fut une expérience vraiment atypique pour moi, mais très enrichissante et passionnante. Etant pilote, il m'a fallu oublier tout ce que j'avais pu apprendre actuellement. Le Drift est un sport automobile unique, qui nécessite un pilotage précis et spécifique. Cette première expérience était tout simplement géniale. Je me suis amusé comme un gosse et j'ai apprécié cet esprit fun mais néanmoins professionnel de ce sport. Jusqu'à cette découverte au Circuit de Lédenon, je n'avais aucune idée de ce qu'était le Drift en France. Grosse surprise à mon arrivée à Lédenon en voyant le niveau de préparation des véhicules, l'organisation du championnat et le niveau des pilotes français. Ils sont de véritables experts de la discipline et placent la barre très haut. Je n'en menais pas large avec mon compatriote Alexandre Bengué lors de nos premiers passages. Avant de prendre le volant de la mustang, je me souviens avoir dit : «On va se planter, se ridiculiser et démolir la voiture». Grosse pression au départ et puis finalement, après avoir compris les bases de la mise en dérapage et de l'entretien de la glisse, on a commencé à prendre beaucoup de plaisir. La compétition terminée, je n'avais qu'une seule envie, revenir une prochaine fois sur le championnat pour repousser mes limites et celle de la mustang. C'est ainsi que je me suis retrouvé en 2014 à participer au round 3 au Circuit de Croix-En-Ternois."
Près d'un an après votre expérience à Lédenon, les sensations étaient-elles au rendez-vous à Croix-En-Ternois ?
Julien : "Rien à voir avec Lédenon. D'une part, les conditions climatiques étaient totalement différentes. J'avais appris à drifter sous la pluie à Lédenon et pour le coup, pas une seule goutte à Croix-En-Ternois. D'autre part, le tracé était plus étroit et plus compliqué au premier abord. Je me suis demandé comment il était possible de drifter dans cette zone. Dès le début des essais le vendredi, les pilotes étaient déjà à bloc. Beaucoup d'angle en entrée de virage accompagné de vitesses folles, j'avais hâte de pouvoir en faire autant. Les sensations sont revenues assez vite. Il m'a fallu bien re-décomposer les étapes de glisse mais je me suis remis dans le bain rapidement. Sur piste sèche, on ressent beaucoup plus de choses ce qui m'a permis de mieux dominer la voiture comparé à Lédenon où je laissais par moment la voiture me guider. Les pilotes ont placé la barre encore plus haute en 2014 avec des prépas de folie aussi bien sur le plan moteur, châssis ou bien même esthétique.
On atteint le très haut niveau en matière de pilotage. J'étais déjà stupéfait en 2013 et j'ai pris une claque en 2014. Jusque-là, je n'avais pas encore eu l'occasion de monter avec l'un des meilleurs pilotes de Drift français. Nicolas Delorme, second au championnat et pilote d'une petite Bmw E30 survitaminée m'a fait le plaisir de me baptiser comme il se doit. Bilan, il me reste encore un bon bout de chemin à parcourir. Cette expérience avec lui était impressionnante et m'a encore motivé plus que jamais. Chaque sortie m'aide à progresser et je compte bien continuer."
Comment réagissent les gens lorsque vous leur parlez de Drift aujourd'hui ?
Julien : "Les premières réactions sont souvent du style : «Oula, c'est un truc de malade ! T'arrives à t'amuser ou t'es complètement dépassé ?». Effectivement, au début on est dépassé mais après c'est une toute autre histoire. Les gens ont du mal à comprendre comment il est possible de maintenir en glisse une voiture aussi imposante qu'une Mustang. Ses 600 chevaux et son compresseur y sont sûrement pour quelque chose mais c'est surtout une question de
technique. Beaucoup de personnes voient le Drift purement comme du show. Le rugissement des moteurs, la fumée et l'odeur de gomme y contribuent fortement. Mais plus j'en parle et plus les gens se rendent compte qu'il s'agit en fait d'un sport très pointilleux. Cela ne m'a pas étonné d'apprendre que le championnat de France de Drift devienne fédéral. Organisation et pilotes ont mérité cette reconnaissance. Je n'ai eu que de bons échos depuis maintenant plus d'un an que je m'intéresse au Drift et cela ne m'étonne pas. L'esprit fun du Drift n'a pas fini de conquérir les cœurs."
Crédit photo: Emmanuel Naud