RallycrossRX (Canada): Julien Fébreau dans l'histoire

Premier pilote tricolore de l'histoire du Rallycross à s'être assuré d'un podium sur le front du championnat du Monde et du RX Lites, Julien Fébreau n'a pas manqué son entrée sur le scène mondiale. Troisième à l'arrivée de la finale derrière l'ancien double champion du Monde des Rallyes Junior, Patrick Sandell, et l'actuel leader du championnat "Lites", Kevin Eriksson, Julien Fébreau a réalisé une performance de tout premier choix sur le circuit de Trois-Rivières.

Sixième à l'issue des qualifications, ce dernier ne faisait pas pour autant partie des favoris au Top 3 à l'heure du coup d'envoi des phases finales. Aussi patient que prudent, le journaliste du groupe Canal + est néanmoins parvenu à tirer profit de sa stratégie, alors que bon nombre de ses concurrents se faisaient tour à tour piéger par les difficultés du tracé canadien.

"En faisant le tour du circuit le jeudi, la première chose que je me suis dite, c'est que tout le monde ne rejoindrait pas la ligne d'arrivée le vendredi soir. La piste était vraiment cassante et il était clair que les parties en terre se dégraderaient assez rapidement. J'avais donc à l'esprit le fait de devoir aborder cette course calmement, sinon, il me serait impossible d'aller au bout. Mais ce n'était pas la seule contrainte, car il également fallu composer avec la chaleur. Je pense que jamais je n'avais eu aussi chaud au volant d'une voiture de course et ce, d'autant plus que le temps passé à attendre sur la pré-grille fut très long. C'était un véritable four, si bien que je me suis contenté de faire quatre runs seulement lors des essais libres au lieu de cinq. J'ai préféré prendre un peu de temps pour récupérer afin d'aborder la première manche plus sereinement. Je me suis mis à l'ombre et je me suis réhydraté car j'étais vraiment rincé" note Julien, qui s'est parfaitement adapté à l'une des épreuves parmi les plus "physique" du championnat.

"Les jumps n'ont fait de cadeaux à personne, qu'il s'agisse de la mécanique ou des pilotes. Même en retombant sur les quatre roues, j'ai pris des coups dans le dos à la réception des jumps. On se faisait littéralement écraser les vertèbres. Heureusement que les bosses se sont progressivement arrondies au fur et à mesure des passages"

Une chose demeure certaine, Julien ne s'attendait certainement pas à monter sur le podium de cette épreuve canadienne.

"Quand j'ai coupé la ligne d'arrivée en troisième position, j'étais vraiment trop fatigué pour me rendre compte de quoi que ce soit! Cette course fut usante aussi bien psychologiquement que physiquement. En fait, je crois que j'étais surtout soulagé d'avoir pu rallier l'arrivée. Sans doute que ma troisième place sur le podium n'est pas représentative de mon niveau de performance, mais sur ce circuit, ce n'était pas le plus rapide qui pouvait s'imposer. Ce qui m'a fait plaisir, c'est d'avoir eu la chance de rouler avec cette voiture. De plus, je n'avais jamais roulé en pneus slicks sur des parties terres qui étaient arrosées entre chaque série du RX Lites, et je peux vous assurer que les sensations que cela procure, c'est plutôt rock n'roll. Ce n'est qu'à partir de la demi-finale que j'ai commencé à trouver mes marques au volant de cette voiture" poursuit l'intéressé, qui a dû s'employer pour prendre la mesure d'une RX Lites qu'il avait découvert seulement quelques heures avant.

"Il est évident que si j'avais une saison dans les jambes dans cette catégorie, j'aurais mieux senti la voiture. Je n'en ai pris les commandes que lors des essais libres disputés sur le coup de midi, donc terminer sur le podium huit heures plus tard est un résultat pour le moins inespéré. Jamais je ne me serais imaginé capable de décrocher un Top 3. Je n'ai pas le sentiment d'avoir volé mon podium, car nous avons construit notre course de manière intelligente et ce, même si je suis encore un cran en dessous de la concurrence sur le plan des performances pures. Il y a encore un gouffre qui me sépare d'un pilote comme Kevin Hansen, qui fut en mesure de signer un tour qui l'aurait placé dans le Top 10 du SuperCar. Jamais je n'aurais été capable de rouler sur ce tempo même s'il est clair que de devenir le premier français à monter le podium du WorldRX me fait extrêmement plaisir"