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Rallycross France (Dreux): Thomas Petit, The Story!

petitkerlabo2014lvAlors qu'il est parvenu à se hisser parmi les révélations du Rallycross tricolore en seulement cinq mois, Thomas Petit n'aurait pourtant jamais dû être au départ de la Coupe TwingoRX. Mais c'était sans compter sur le mental et la détermination sans la moindre faille du jeune toulousain de 17 ans. Tandis que Thomas tentera, ce week-end, de prendre la suite d'un certain Cyril Raymond au palmarès du championnat de France Junior face à Firmin Cadeddu et Enzo Libner, nous avons choisi de vous faire partager la trajectoire pour le moins singulière du toulousain le plus rapide du Rallycross français depuis un certain ... Steven Bossard ... Un récit à la première personne aussi passionnant que surprenant!

 

"Nous restons une petite structure par rapport à des adversaires comme Enzo [Libner] ou Firmin [Cadeddu]. Si je veux un jour rouler en Super1600, je n'ai pas vraiment d'autres choix que de remporter ce volant. En début de championnat, c'est quelque chose qui me faisait rêver sans que je ne l'envisage réellement car je ne savais pas trop où me situer face à la concurrence. Maintenant, c'est différent, et forcément, j'y pense nettement plus.

J'ai connu le Rallycross via Jean-Philippe Dayraut, puis j'ai eu la chance de faire un stage chez BOS Engineering. A cette époque là, Steven roulait avec la C2, donc je suivais ses résultats. J'avais profité de l'occasion pour regarder son auto de près tout en abordant le sujet en sa compagnie. A l'époque, BOS Engineering préparait des amortisseurs pour une connaissance qui évoluait en TT. On avait eu l'occasion de faire une journée de roulage ensemble du côté de Château-Lastours, et j'en garde un bon souvenir.

A l'instinct!

Quand j'étais plus jeune, je voulais absolument faire du Karting, mais nous n'avions pas trop les moyens. J'ai donc commencé le sport auto vers mes 12 ans avec un Polaris pour aller rouler dans les chemins. Je m'amusais à glisser, et c'est à ce moment là que j'ai vraiment compris comment aller vite. Ensuite, je me suis inscrit sur une compétition officielle avec le permis de mon père. Bien évidemment, il n'était pas au courant de ma démarche. La veille de la course, je lui ai dit "bon, papa, je ne t'ai encore rien dit, mais demain, il faut qu'on parte à cette course". Même si nous avons dû un peu parlementer, je crois qu'il s'est un peu senti obligé de m'accompagner. J'ai pris son casque, et un peu plus tard, je remportais le prologue. Au final, j'abandonne sur un ennui mécanique, mais ce fut tout de même une très bonne expérience.

La bonne surprise

Suite à cela, on a décidé de faire le championnat complet en 2013 en attachant plus de soin à la préparation du buggy. Cela nous a permis de gagner le classement final en fin d'année. Parallèlement, je continuais aussi à suivre le Rallycross puisque j'avais participé aux sélections organisées par l'AFOR quelques mois auparavant. La Twingo Cup me faisait vraiment envie, et j'ai donc contacté Jean-Jacques Bénézet pour avoir plus de renseignements. De nouveau, je suis parvenu à "embrouiller" (sourires) un peu mon père en le poussant à m'accompagner dans cette aventure. J'ai également réussi à motiver mon entourage. Cela a contribué à créer un peu d'émulation autour de moi. Autant dire qu'après ma bonne perf réalisée dès le coup d'envoi de la saison à Lessay, tout le monde a été surpris par mes résultats, et cela a poussé tout le monde à s'investir un peu plus à mes côtés. Avec un tel soutien, la suite du championnat fut beaucoup plus simple à gérer.

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Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en termes de performances en débarquant en Rallycross. Mes seules références en sport automobile s'étaient limitées à des courses de karting que j'avais pu faire avec des amis. Jean-Philippe Dayraut m'avait déjà dit que j'avais un bon coup de volant, mais de là à pouvoir prétendre à jouer un Top 3 en TwingoRX, je n'y croyais pas trop. Le niveau de cette formule de promotion est très relevé et quasiment tous les week-ends, je me bats avec des pilotes qui possèdent nettement plus d'expérience que moi. Compte tenu de la faiblesse de notre budget, je me voyais terminer la saison dans le Top 10, voire le Top 5, mais en assurant la seconde place dès ma première sortie, je me suis surpris moi-même. Sans connaître la voiture et sans avoir la moindre idée de ce à quoi ressemblait le circuit, jamais je n'aurais pu imaginer terminer la course sur le podium.

Le sport auto dans le sang

Mon père est vraiment content de mes résultats même si, parfois, on se prend aussi la tête. Je ne peux que le remercier de m'avoir suivi dans cette aventure. Ce dont il est le plus fier, c'est certainement d'avoir trouvé par moi-même la détermination pour me lancer en sport auto et d'avoir fait toutes les démarches pour y parvenir. Je ne suis pas un fils de pilote, mais cela ne m'a pas empêché d'être piqué au vif dès mon plus jeune âge. J'ai toujours été passionné et j'ai tout mis en oeuvre afin de pouvoir réaliser mes rêves. Mon père n'a jamais piloté, mais en revanche, mon grand-père fut l'un des mécaniciens Porsche parmi les plus reconnus en France. C'était une sorte de sorcier de la mécanique. J'ai donc baigné dans cet univers depuis mon plus jeune âge. Le plus frustrant, c'est de savoir que mon père a ouvert la première piste de karting en indoor à Toulouse quand j'avais deux ans, mais il l'a vendu un an et demi plus tard sans que je puisse en profiter s'amuse Thomas. Le sport auto est donc une passion familiale.

Pas d'alternatives

Je me concentre à fond sur ce volant. Si je finis second, je ne sais pas ce que je ferai l'an prochain. Rien n'est joué, et je suis conscient que ce sera serré jusqu'au bout. Si je n'arrive pas à remporter le championnat et ma place en Super1600, je me réorienterai peut-être vers le Rallye. Cela pourrait être une piste envisageable soulignait Thomas cet été. Cela dépendra vraiment des gens qui voudront bien nous suivre car nous n'aurons pas les moyens financiers de rouler par nous-mêmes. Cela dépendra aussi de mon père puisque je ne suis pas encore majeur. Déjà, pour pouvoir monter ce programme en TwingoRX, le deal entre nous était très clair: je devais ramener d'excellents résultats scolaires, ce que je suis parvenu à faire. J'ai bossé comme un dingue pour que mes performances à l'école soient suffisantes pour le convaincre. Le plus simple de mon point de vue, c'est de remporter le titre junior (sourires). De toute façon, ça reste très compliqué pour moi d'aller démarcher des entreprises de ma région pour leur parler de Rallycross. Pour une société toulousaine, se retrouver sur une voiture qui roule en Bretagne ou en Normandie, cela n'a pas trop d'intérêt. D'ailleurs, je les fais plus rigoler qu'autre chose quand je vais les voir et ils ont bien du mal à me prendre au sérieux. Mais le fait de venir de Toulouse rajoute de la motivation. Les déplacements sont tellement longs que je n'ai pas pour ambition de me présenter au départ d'une course sans pouvoir ramener des résultats probants. L'arrivée du championnat du Monde permet aux gens de se rendre compte du potentiel de la discipline, mais je ne sais pas si pour Thomas Petit, toulousain et jeune pilote de la Coupe Twingo, cela puisse changer grand-chose à ma situation. Je vais essayer de ne pas trop penser à tout ça. Si je veux continuer le Rallycross, je dois gagner ce volant. Je n'ai pas d'autres choix, donc je vais faire tout mon possible pour que mon rêve puisse devenir réalité.

Crédit photo: www.pics-motorsport.com 

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