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Rallycross France: L'improbable saison de Jean-Sébastien Vigion

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Auteur d'un impressionnant retour aux affaires depuis la fin du mois d'août et le premier de ses trois succès de rang glanés sur les quatre dernières courses, Jean-Sébastien Vigion est parvenu à accrocher un titre de vice-champion de France sur le circuit de Dreux au terme d'une ultime épreuve où il se sera montré en capacité de prendre le dessus sur la Citroen C2 de Maximilien Eveno. Soit une conclusion des plus bluffantes pour l'ancienne pointure du Rallye tricolore.

 

 

D'un premier coup d'éclat qui devait rester sans lendemain, la percée victorieuse distillée par Jean-Sébastien Vigion à compter de Pont-de-Ruan a bien failli se solder par un parcours des plus parfaits avec quatre victoires en autant de sorties lors de la seconde partie de saison. S'il admettra sans détour que la météo avait pleinement joué en sa faveur sur les pistes de Mayenne et Lessay, il en relevait d'une toute autre approche sur le tracé de Dreux.

Entre un temps sec et un revêtement abrasif, le pilote de la Clio R3 ne donnait pas cher de sa peau quant à la perspective de boucler son premier programme en Super1600 par un titre de vice-champion de France.

"J'ai beau en parler et en reparler, mais ces résultats et ce titre de vice-champion de France sont exceptionnels! On a bossé comme des dingues tout en parvenant à faire preuve d'une énorme réussite sur cette fin de saison. Tout s'est absolument goupillé dans le bon sens alors qu'on cherchait désespérément à faire évoluer cette voiture depuis le début de l'année explique Jean-Sébastien.

D'une voiture bridée par le constructeur, la marge de manœuvre du pilote de la Creuse s'en est trouvée contenue à seulement quelques ajustements.

« On est parti dans des directions très bizarres à Pont-de-Ruan qui ont malgré-tout prouvé toute leur efficacité »

Au matin de la première journée de compétition sur le circuit de Dreux, les performances de Jean-Sébastien Vigion ne prêtaient guère à l'optimisme. Relégué à près de deux secondes du meilleur chrono sur un tour lancé, ce dernier semblait bien mal parti pour parvenir à grappiller les deux longueurs de retard qu'il cumulait sur Maximilien Eveno au général du championnat.

«Compte-tenu de notre prestation catastrophique lors des essais libres, nous avons absolument tout modifié. A commencer par les ressorts. De toute façon, avec une R3 entre les mains, la marge de manœuvre dont on dispose se réduit à un seul travail en vertical. J'ai remisé au placard toutes les théories que j'avais pu échafauder durant les 15 jours séparant Lessay de Dreux. Avant la Q1, nous sommes repartis sur une base similaire, à quelques clics près, à celle que nous avions à Pont-de-Ruan. Même si cela implique un travail d'adaptation en fonction de la typicité des circuits et de l'évolution de la piste, c'est sans doute à partir de ce répertoire que la voiture fonctionne le mieux en Rallycross. Malgré-tout, et contrairement à la Saxo par exemple, cela induit un travail permanent car la R3 réagit directement à la moindre évolution du revêtement et peut rapidement devenir inefficace » note Jean-Sébastien, avant de poursuivre :

« A vrai dire, et depuis mes débuts en sport automobile, je crois que c'est la saison où j'ai le plus bossé pour tenter de comprendre le mode d'emploi d'une voiture. J'ai été contraint de fouiller dans de vieux dossiers pour espérer trouver quelques brèches dans lesquelles nous engouffrer avec mon père et mes mécaniciens. Sans ingénieurs à disposition, on a vraiment dû se faire violence pour trouver la bonne formule avec cette voiture »

Une formule également affinée par une excellente stratégie.

« A Dreux, je savais que je serais perfo en fin de week-end en raison de l'avantage pneumatiques dont nous disposions. Cela s'est avéré vrai, qu'il s'agisse de notre première victoire de la saison en qualifications décrochée en Q4 ou bien durant ces phases finales. C'est d'autant plus surprenant, qu'outre ce circuit de Dreux qui n'avantageait pas la R3, je n'ai jamais réussi – même en Rallye - à trouver la bonne formule sur les revêtements où le grip est aussi important »

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Quand Vigion se fait violence!

Une donne qui s'est également accompagnée d'un pilotage adapté aux contraintes du tracé de Dreux.

« Je n'ai pas roulé comme j'aime le faire habituellement. L'objectif était d'aller chercher de la vitesse et de la perfo. Sur ce tracé, il faut charger le train avant plus qu'autre chose. C'est un type de pilotage plutôt « bourrin » que je n'apprécie pas vraiment car il ne faut avoir aucune finesse derrière le volant pour aller chercher des chronos »

Une approche différente qui contribuera à faire la différence face à un Maximilien Eveno qui paiera au prix fort son abandon survenu en Q2 au terme d'un spectaculaire contact avec la Citroen C2 de Jimmy Terpereau.

« Jamais je n'aurais cru en arrivant à Essay en début de saison qu'on terminerait le championnat avec la deuxième place du général en poche. A Pont-de-Ruan, j'étais bien plus concentré sur le fait de défendre ma troisième place face aux jeunes pousses du Super1600 que sont Julien Hardonnière et Damien Meunier qu'à me focaliser sur un titre de vice-champion de France que je pensais hors-de-portée »

Distancé de 30 longueurs par Maximilien Eveno avant Pont-de-Ruan, on pensait d'ailleurs que le pilote de la C2 était désormais à l'abri d'un éventuel retour de la concurrence. Modèle de régularité lorsque les ennuis ou les faits de course tendent à vouloir l'épargner, les deux points d'avance dont bénéficiait le multiple finaliste de la manche européenne de Lohéac avant Dreux n'incitaient pas vraiment Vigion à un optimisme absolu.

« Même à Dreux, j'étais persuadé que Maximilien allait se charger de plier l'affaire rapidement. Max, c'est un peu la force tranquille de ce championnat, un garçon raisonné que je savais capable de me sortir un truc de derrière les fagots pour verrouiller sa deuxième place du général »

Ce fut, finalement, sans compter sur la gestion pneumatiques déployée par le pilote de la Creuse. Avec cinq balles neuves à disposition à l'heure d'attaquer la Q4, il parviendra à sauver la mise jusqu'à remporter avec autorité sa demi-finale, puis de résister aux assauts de plus en plus pressants de ses concurrents lors de l'ultime Top 8 de la saison 2017.

« J'ai néanmoins eu le nez creux par moments, comme lorsque j'ai relâché mon effort en Q2 sur un départ très agité durant lequel Max a été contraint à l'abandon. Ce résultat s'est patiemment construit tout au long du week-end. J'ai grappillé des points durant toute l'épreuve jusqu'à remporter cette demi-finale qui m'a vraiment permis de croire à la possibilité de terminer la saison avec cette deuxième place du général. Une chose est sûre, notre victoire en Q4 n'a fait que renforcer ma confiance »

Une confiance retrouvée et des aptitudes qui, même au volant d'une Clio R3 que bien peu de monde croyait capable de remporter des courses en Super1600, mériterait sans doute une autre chance de prouver son potentiel à l'horizon 2018.

« C'est la question que je me pose à l'heure actuelle. Ça vaudrait presque le coup que de tenter de remporter le championnat avec cette voiture. Même s'il y a deux circuits sur lesquels nous ne sommes pas bien, le bilan comptable est tout de même cohérent depuis l'épreuve de Kerlabo. Pour le reste, je ne cache pas que j'ai de plus en plus envie d'aller m'essayer au Supercar. Ça fait partie des éléments sur lesquels je souhaite réfléchir car c'est clairement la catégorie dans laquelle il faut être à l'heure actuelle »

Incertain quant à la suite à donner à ce retour en Rallycross qui ne devait, à l'origine, ne s'en trouver contenu qu'à un programme de trois courses, il semble que Jean-Sébastien Vigion ne soit pas prêt de relâcher son effort dans une discipline qu'il avait quitté voici 15 ans pour se consacrer au seul Rallye.

« J'ai retrouvé le plaisir que j'avais perdu ces dernières années en sport automobile en raison des contraintes financières qui avaient accompagné mes dernières prestations en Rallye. Quand tu te retrouves au volant d'une voiture de location, tu ne peux pas te lâcher comme tu le souhaiterais. Cette saison de Rallycross m'a permis de retrouver cette liberté sans avoir à me poser de questions quant à la manière de gérer mon approche »

De quoi provoquer encore quelques dégâts des plus certains au printemps prochain et ainsi instaurer le doute dans la tête des habituels favoris à la couronne nationale, et ce, peu importe la catégorie dans laquelle l'ancienne pointure du Rallye tricolore tendra à s'aligner en avril 2018 …

Crédit photo: www.pics-motorsport.com