FIA World RX (Belgique): Mattias Ekstrom, sans l'ombre d'un doute
En remportant son deuxième succès de rang sur le front du championnat du Monde FIA, Mattias Ekstrom se retrouve seul aux commandes du classement général. Une domination sans partage loin d'être étonnante pour le bourreau de travail que constitue le double champion DTM.
Passée la déception d'une saison 2015 où la structure EKS avait été contrainte de composer avec une entame de championnat difficile, la méthodologie de travail héritée du DTM puis adaptée aux spécificités du Rallycross ne manque pas de provoquer quelques ravages depuis le coup d'envoi du championnat 2016.
Et outre un week-end "sans" pour un Toomas Heikkinen contraint de devoir composer avec des problèmes récurrents tout au long du meeting, c'est la structure EKS dans son ensemble qui se montre irrésistible en ce début de championnat.
Ainsi, sur les 12 manches qualificatives disputées depuis Montalegre, Mattias Ekstrom peut s'appuyer sur un total de cinq victoires dans cet exercice. Soit un chiffre équivalent à celui qu'il avait réussi à obtenir sur la totalité de l'exercice 2015.
Maniaque du détail, Ekstrom s'est employé à ne jamais rien laisser filer à la concurrence. Pour preuve, depuis le Portugal, Ekstrom s'est toujours arrangé pour conclure la première journée de compétition en tête, avant de confirmer son effort par la suite en remportant le gain du classement intermédiaire.
Une stratégie et des résultats qui ne sont pas sans faire penser à un certain Petter Solberg, le charme hollywoodien du norvégien ayant cette fois laissé place au sourire carnassier de son homologue suédois.
Sans son élimination à Montalegre, cette nouvelle victoire obtenue en Belgique aurait sans doute permis au suédois d'assommer un peu plus le championnat. Alors qu'on pouvait s'attendre à une réaction de ses concurrents ce week-end, Ekstrom s'est finalement contenté de dérouler en égalant son record personnel établi en 2014, à Holjes, avec 30 points au compteur.
"Ce n'est pas aussi facile que cela pourrait le laisser croire" assurait Ekstrom, en dépit de statistiques soignées à la virgule près. "Si on regarde les chronos établis sur un tour, vous verrez que c'est très serré. Il est clair que le fait de pouvoir bénéficier de la pole position change la donne. Dans ce contexte, il suffit de ne pas faire d'erreur sur le départ, et vous êtes quasiment assurés de gagner la course " soulignait un Ekstrom aussi pragmatique que mécanique dans son analyse.
Rarement inquiété tout au long du week-end, même son départ manqué en Q2 qui permettra à Loeb d'espérer l'espace d'un instant qu'il pouvait s'offrir le scalp du suédois fut à nouveau balayé par la réussite qui accompagne Ekstrom en ce moment. Frein à main bloqué à l'amorce du Joker Lap, Loeb manquait le coche à l'heure de faire basculer l'issue du week-end en sa faveur.
Or, on ne la fait pas deux fois à un Ekstrom qui préfèrera passer deux gommes neuves pour conclure ses qualifications, et ce, quitte à prendre le risque d'amputer son niveau de performance brute lors des phases finales. Trop fort, et sans doute désormais rodé aux codes d'une discipline qu'il a redécouvert depuis 2013, Mattias Ekstrom risque bien de mener la vie dure à ses concurrents. Le suédois sait qu'il doit creuser l'écart sans attendre pour avoir une chance de convoiter un titre de champion du Monde FIA qui lui tend désormais les bras.
Si le suédois sait qu'il se devra de faire l'impasse sur le rendez-vous de Buxtehude en octobre prochain, la faute à un calendrier DTM chargé. A moins, bien sûr, que Mattias Ekstrom ne se décide à demander au docteur Wolfgang Ulrich d'être libéré de ses engagements en DTM pour s'approprier un titre FIA sur lequel le patron d'Audi Sport ne serait sans doute pas enclin à cracher.
