FIA World RX: Quel avenir pour le DA Racing?

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Alors que JB Dubourg a confirmé cette semaine son arrivée dans les rangs de la structure G-FORS de Guerlain Chicherit pour un programme sur le front de la série Euro RX, son départ ne remet pas pour autant en question l'avenir de la structure girondine. A vrai dire, Dominique Dubourg se veut même des plus rassurants quant aux perspectives du DA Racing au cours des prochains mois.

 

 

Rassurez-vous, le départ de JB Dubourg du DA Racing ne sera pas de nature à ralentir les plans de l'équipe de Rauzan. Si le DA Racing vient assurément de perdre son chef de file au terme d'une première campagne menée dans les rangs du championnat du Monde FIA, Dominique Dubourg ne cachait pas sa satisfaction à l'heure de voir Jean-Baptiste prendre la direction de la structure G-FORS.

« C'est une excellente nouvelle de voir qu'une équipe telle que G-FORS ait choisi JB pour porter ses couleurs pour la saison à venir. Le package technique correspond totalement aux attentes de JB pour s'attaquer à un programme Euro RX" indique le patron du DA Racing.

« La démarche initiée par Guerlain Chicherit est très courageuse et je dois bien admettre que nous avons été séduits par le projet qui a été proposé à JB. Dès lors, il n'y avait aucune raison de le retenir au sein du DA Racing, chose qui n'a d'ailleurs jamais été un objectif. A ce titre, lorsqu'Andréa a été sollicité par le Tedak Racing pour évoluer en Super1600, notre approche fut parfaitement similaire et nous sommes plutôt fiers de voir que nos pilotes soient en capacité d'attirer d'autres équipes qui évoluent au plus haut-niveau de la discipline »

En coulisses, Dominique Dubourg admet que l'enchaînement des calendriers entre World RX et Trophée Andros ne fut pas des plus simples à gérer tandis que le rythme infernal du championnat du Monde a également contribué à mettre au diapason ses envies de partir sur un nouveau programme en mondial.

« Nous avons sans doute manqué d'anticipation. Nous sommes ressortis de notre campagne en championnat du Monde pour enchaîner directement sur le Trophée Andros. Or dès le mois de septembre, nous aurions déjà du être en mesure de peaufiner notre stratégie pour la saison 2018 du FIA World RX. Nous avons travaillé en profondeur sur quelques projets d'ampleur sans que ceux-ci ne puissent malheureusement se concrétiser et le temps a fini par jouer contre nous avec cette échéance du Trophée Andros qui ne nous a pas laissé le moindre répit. Or, à l'heure actuelle, le niveau du championnat du Monde est tel qu'il était déjà trop tard pour réagir. Rien que sur le plan technique, la fabrication d'un moteur prend entre 16 et 18 semaines et c'est la même chose pour une boite de vitesses ou pour des barreaux de transmissions. C'est la raison pour laquelle nous avons pris la décision de terminer notre programme sur le Trophée Andros pour nous repositionner sur le seul championnat de France en 2018"

Un retour en France qui rime également avec un rythme de croisière autrement plus simple à gérer.

« Un programme en championnat du Monde est une course permanente contre le temps et il y a des facteurs que nous n'avions pas anticipé l'an dernier. A commencer par l'impossibilité de travailler sur nos voitures durant la saison sportive et de leur apporter de nouvelles évolutions. En 2017, une fois l'épreuve de Lydden Hill terminée, notre matériel est parti de nos bases début juin pour rallier la Norvège avant de ne regagner nos ateliers qu'au lendemain de l'épreuve de Lohéac, soit trois mois plus tard »

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Le Supercar électrique et ses prévisibles conséquences !

Comme nous le soulignions au lendemain de l'épreuve finale de Cape Town, l'arrivée prochain de l'électrique contribuerait à faire bouger les lignes durant la présente intersaison. En effet, alors que la totalité des constructeurs est désormais concentrée sur 2020 et le fameux changement de paradigme, les équipes privées se retrouvent dans une situation bien inconfortable. A moins de disposer de budgets conséquents, miser sur de nouvelles évolutions coûteuses et la construction de nouvelles voitures pour le World RX ne faisait plus sens sur le plan économique alors que l'électrique mettra un terme à la recherche et au développement actuellement concentrés autour du Supercar thermique.

Dès lors, lancer de nouveaux projets sans disposer de perspectives évidentes quant au devenir du Supercar thermique relevait d'un pari risqué, le tout, sur des temps trop courts pour amortir réellement les sommes investies en amont.

« A l'heure actuelle, nous sommes dans l'observation et dans l'anticipation de situations nouvelles. La force d'une entreprise, c'est avant-tout de pouvoir s'adapter à son environnement. On sait que le championnat du Monde passera du thermique à l'électrique à l'horizon 2020. Or, nous arrivions à un stade où nous aurions dû investir massivement sur nos voitures pour être compétitifs à l'échelle du World RX, et ce, au moment même où le championnat aborde une phase de transition en direction de l'électrique. Or, projeter de nouveaux investissements sur seulement deux saisons alors que le thermique est susceptible de laisser la place à une autre technologie n'était pas réellement de nature à nous convaincre analyse Dominique Dubourg, pour qui un programme sur la scène Euro RX ne semblait guère plus pertinent.

« Il ne faut pas se leurrer. A l'heure actuelle, le niveau de la série Euro RX est redoutable. Entre les nouvelles équipes qui arrivent et celles qui choisissent de délaisser le FIA World RX, la problématique y est toute aussi compliquée. De plus, les Global Engines commencent à envahir la série Euro RX et rien que cette donne constitue un changement important qu'il faut prendre en considération en termes de compétitivité. En réalité, pour s'aligner sur un tel programme, il aurait fallu anticiper notre saison 2018 bien en amont et par une approche similaire à celle que nous aurions pu appliquer pour repartir en FIA World RX. Aujourd'hui, la seule différence entre le World RX et l'Euro RX, c'est le nombre de courses inscrites au calendrier. C'est la raison pour laquelle nous avons été contraints, bien malgré-nous, de faire l'impasse sur ces deux championnats »

Des ambitions légitimes

Un changement de ton qui ne risque pourtant pas de chahuter les ambitions du DA Racing. Si la perspective de l'électrique et la nécessité qui sera faite aux constructeurs de s'appuyer sur des équipes privées n'est pas sans susciter un intérêt certain de la part de la firme girondine, elle entend pour l'heure capitaliser sur son expérience accumulée dans les rangs du championnat du Monde pour permettre à ses futurs pilotes de se mettre en évidence sur le championnat de France. Fatalement, avec un tel vécu et des réflexes travaillés à maintes reprises sur le World RX, le DA Racing risque bien de faire figure d'authentique épouvantail sur la scène du championnat de France.

« Nous allons poursuivre le développement de nos châssis en plus des traditionnelles révisions d'usage et continuer l'aventure du DA Racing comme nous nous sommes toujours employés à le faire jusqu'ici. Notre équipe technique reste identique à celle qui nous accompagnait en championnat du Monde tandis que JB et Andréa seront là pour encadrer nos futurs pilotes en plus de participer à quelques piges lorsque le calendrier le permettra. Une chose est sûre, nous disposerons d'un package très performant pour la France entre deux Peugeot 208 qui recevront de nouvelles évolutions châssis tandis que la Citroen DS3 arborera quant à elle un nouveau moteur plus performant que l'an passé. On arrive donc sur ce championnat de France avec des ambitions évidentes et du matériel très performant. Notre démarche ne change pas et sera en droite ligne de ce que nous pouvons déjà faire sur le Trophée Andros ou en Rallycross avec de la location "clients" »